Le Discours de Tony Parker - Euro 2013

20 septembre 2013 – Ljubljana, Slovénie

À la mi-temps de la demi-finale de l’EuroBasket 2013, l’équipe de France est menée. Dominée. Bousculée.
L’Espagne impose son rythme, sa dureté, sa confiance. Les Bleus reculent. Trop tendres. Trop attentistes.

Dans le vestiaire, Tony Parker, capitaine, prend la parole.
Pas pour enjoliver. Pas pour rassurer.
Pour réveiller.

« On se réveille, les gars. On joue comme si on avait peur.
Je ne parle pas de l’attaque, hein, moi, c’est la défense…
On sort pas sur les pick and rolls, on les laisse shooter à 3-points.
On va pas au rebond.
Ils nous agressent, on ne peut même pas mettre la balle en jeu ! »

Parker ne cherche pas d’excuses. Il pointe ce qui ne va pas.

« Faut qu’on joue plus physique que ça.
La Slovénie, on a joué physique. Là, on joue pas physique là !
Ils nous dominent, parce qu’ils pensent qu’on est d’la merde.
Ça se voit dans leurs visages, ils nous prennent pour d’la merde ! »

Les mots sont bruts et frontaux mais ils disent exactement ce que tout le monde voit.

Puis vient l’essentiel. Le cœur du message.

« Je m’en fous de ce qui arrive en deuxième mi-temps.
Même si on perd, au moins, on joue avec notre fierté.
Et on joue dur ! »

Pas de promesse de victoire.
Juste une exigence : se battre.

« Après, on perd, c’est pas grave, c’est la vie.
Mais moi, je préfère perdre en me battant.
Pas comme ça, là, on se fait défoncer !
On n’a plus rien à perdre, maintenant, on joue. »

Sur le parquet, la France change de visage.
Plus dure. Plus intense. Plus solidaire.
Les Bleus renversent l’Espagne (75–72). Deux jours plus tard, ils deviendront champions d’Europe.

Ce 20 septembre 2013, ce ne sont pas seulement des mots qui ont été prononcés.
C’est une équipe qui a compris qui elle voulait être.

Un jour de Légende.